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Mon allaitement râté


Allaiter son enfant, pour certaines ça parait logique, pour d'autres c'est vital et pour d'autres encore c'est impensable. En ce qui me concerne, ça a toujours été "conditionnel", un peu comme le reste de ma grossesse. Je m'explique... Partant du principe que je ne savais pas si bébé prendrait ou non le sein et que j'ignorais si ma montée de lait serait suffisante ou pas, inutile de me mettre en tête que j'allaiterais à tout prix. Non. J'allaiterais si c'est possible. Avec le recul, je suis heureuse de ne m'être pas focalisée sur cet acte maternel, parce que, non mon allaitement n'a pas marché, et j'aurais été terriblement frustrée et déçue si j'avais pensé autrement qu'au conditionnel.


"Tu comptes l'allaiter après ?"

Cette question, chères lectrices, m'a suivi pendant mes 8 mois et demi de grossesse. Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, ça me les a brisé menu menu de devoir répondre à ça. Bah oui, pas parce que c'est "trop personnel" comme question mais tout simplement parce que je n'en savais rien. Je n'ai pu répondre qu'en entamant mon dernier mois de grossesse. Avant, c'était le flou total. Allaiter. Oui, non, peut être, pourquoi pas ? A 8 mois, ça m'a semblé plus clair : si c'est possible oui.


Le jour de l'accouchement : "vous l'allaitez ?"

Oui. Si c'est possible, oui, je veux essayer. Sans hésitation.

Et c'est à partir de ce moment précis que les soucis ont commencé.

Premièrement parce que naïve que je suis, je pensais qu'allaiter serait un acte "naturel". J'avais donc zappé toute prise d'information ou préparation basique sur le sujet. ERREUR !

Deuxièmement parce que toutes les sages-femmes que j'ai pu voir à la maternité (au moins 6, ou 8, je ne sais plus) avaient des techniques différentes. Certaines m'ont dit : "il faut nourrir bébé à la demande", d'autres : "il faut nourrir bébé toutes les 3H". Ensuite, pour les positions d'allaitement adéquates après une césarienne, chacune avait sa technique (classique, en ballon de rugby). Elles me disaient toutes que c'était une question de volonté et de conviction. Hum... Je crois surtout que c'est une question de technique, de coordination et d'accompagnement. Résultat des courses, elles m'ont laissé me débrouiller seule. La première nuit à la maternité, ma Baby Chat Noir réclamait le sein. Ne sachant que faire, je l'ai gardé avec moi la moitié de la nuit. Elle m'a fait de jolis suçons qui se sont transformés en crevasses très douloureuses. Et on m'a juste dit : "ma pauvre dame, il fallait pas faire comme ça". Euh... Je suis censée deviner ? Quand j'appelais les sages-femmes pour avoir de l'aide, elles se contentaient de me dire que je ne m'y prenais pas bien, c'est tout.

La 2ème nuit, quant ils ont pesé ma fille et qu'ils m'ont dit : "aie, elle a perdu + de 10% de son poids, c'est pas bon", j'ai craqué. J'ai renoncé à l'allaiter pour la passer au lait artificiel. Ma priorité c'était que ma fille reprenne du poids et s'alimente correctement. Mais là encore, j'ai eu droit à plusieurs discours. Certaines sages-femmes me disaient : "vous êtes sûre de vouloir arrêter ? les bébés n'ont pas faim avec 3 ou 4 jours, vous avez encore le temps d'essayer". C'est cela oui, et j'ai le temps de voir mon bébé devenir maigre comme un clou ? Les autres sages-femmes me disaient juste : "c'est pas évident après une césarienne, d'autant que la montée de lait est retardée...".


3 jours après l'accouchement : "finalement, vous n'allaitez plus ?"

Non seulement j'étais déçue du peu d'accompagnement et de soutien que j'avais reçu de la part de l'équipe médicale de la maternité, mais en plus, je sentais comme une once de culpabilité dans leur discours. Comme si j'avais choisi de râter mon allaitement. Comme si je n'avais pas fait assez d'efforts. Comme si j'avais renoncé trop vite.

Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais voulu continuer. Avoir la sensation d'avoir ce petit bébé scotché à mon sein, vulnérable et en demande de lait et d'amour, ça a été l'une des plus belles expérience de ma vie. Vraiment. J'ai adoré avoir mon bébé au sein. Même quand les crevasses me faisaient mal. Même quand j'avais envie de pleurer de douleur. Mais, ce qui m'a fait choisir c'est voir mon bébé taiter pendant 20 minutes sur un sein qui ne donnait rien, voir à chaque pesée qu'elle perdait du poids, voir qu'on me laissait seule et en galère... Ma priorité c'est mon enfant, sa santé et son bien-être. Une petite voix intérieure me disait "j'ai pris la bonne décision", comme pour ma césarienne. Bizarrement, moi qui me fais rarement confiance, là j'étais sûre de moi.


Finalement, pourquoi ça n'a pas marché ?

Parce que c'est comme ça. Dans la vie, parfois ça veut, parfois ça veut pas. Ici, malheureusement, la combinaison de plusieurs facteurs a fait foiré ce projet d'allaitement :

1. Zéro information et anticipation de ma part.

2. Pas d'accompagnement et de soutien.

3. Des discours et des "conseils" très contradictoires de la part des sages-femmes.

4. Des tétons ombiliqués qui se rétractaient trop vite.

5. Très peu de colostrum.

6. Une montée de lait retardée à cause de la césarienne.

7. Une Baby Chat Noir qui tétait peu et qui avait besoin de beaucoup de stimulation.

Tout ça mis bout à bout... et bien, ça donne un allaitement "râté".


Rassurez-vous chères lectrices, je vis très bien la chose. Comme je l'ai dit, ma priorité c'est ma fille. Savoir qu'elle boit ses biberons, qu'elle prend du poids, qu'elle a le système digestif qui se met correctement en place suffit à me combler de bonheur. Toutefois, si jamais je devais repasser par là plus tard, je m'informerais davantage et je procèderais certainement différemment pour mieux vivre la phase d'allaitement. Après il faut savoir accepter les choses comme elles se présentent. Sereinement.


Et vous, allaitement ou bib artificiel ?



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