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Il était une fois... ma césarienne ! ^



Ah, la césarienne programmée, tout un programme ! J'en ai déjà parlé ici, ici et ici. Oui, mais ça c'était avant de la vivre. Pour moi, ça c'est passé un mardi, le 24 novembre 2015, et comme promis chère lectrice, je m'en vais te conter cette expérience "sans chichis, sans tabous et sans langue de bois". Si jamais l'envie te prend de vouloir en discuter, de réagir, de témoigner, c'est avec plaisir ! Laisse un ptit commentaire ou écris-moi un mail sur muminprogress@outlook.fr


#1 La césa, Expérience positive ou pas alors ?


Dans un précédent article (C'est pourquoi ? C'est pour une césa) j'expliquais qu'en me renseignant sur la césarienne programmée, je n'avais trouvé que peu - voire très très peu - de témoignages positifs de mamans césarisées. Et même si je vivais bien le fait de passer par un bloc opératoire pour accoucher, j'avais quand même quelques appréhensions et ce que je lisais ne m'inspirais pas tellement. Verdict à J+11 post césa, OUI J'AI TRES BIEN VECU LA CHOSE ! Bon, je vais pas te mentir chère lectrice, il y a des moments où j'en ai vraiment bavé (pour rester polie) mais ça n'a pas été la torture pour autant. J'y reviendrais plus tard...


#2 Ma fille avait-elle une chance de se retourner ?


Pas la moindre ! Elle était en siège décomplété (c'est à dire avec les 2 jambes vers le haut, les pieds au niveau de la tête). Quand on me l'a mise en couveuse à côté de moi le temps de me recoudre, ça m'a fait bizarre de voir ses petites giboles en l'air (après, elles reprennent une forme "classique"), ma fille était en quelque sorte un V ! Impossible pour elle de changer de position. Donc même si on avait attendu pour "laisser faire la nature", ça n'aurait absolument rien changé. La gynécologue qui m'a accouché m'a confirmé que j'avais fait le bon choix en terme de sécurité pour mon bébé car j'aurais quand même du passer par la case césa au final. Zéro regret.


#3 Est-ce que j'ai eu mal ?


Oui. Et j'ai même pleuré parfois tellement j'avais mal.

L'important c'est surtout de savoir "QUAND et COMMENT j'ai eu mal ?"

Pendant la césarienne, non. Aucune douleur. J'irais même jusqu'à dire que j'ai bien apprécié la rachi-anesthésie, cette sensation d'engourdissement et de chaleur m'a bien plu (si, si je t'assure). Au bout d'1H30 post anesthésie, la douleur a commencé à se réveiller. Et là, ça a piqué un peu, comme une pointe légère, mais j'ai senti que j'allais certainement douiller par la suite. Heureusement la morphine, l'ibuprophène et le doliprane ont été mes amis.

Là où j'ai vraiment eu mal, à en pleurer, c'est pour le lever. Et oui, c'est généralement LE cap à passer de la césarienne. L'étape ultime où on pense que nos boyaux vont rester scotchés au sol. Le 1er lever, le lendemain de l'opération, j'ai failli m'évanouir tant la douleur était forte. Pour faire une dizaine de pas, de mon lit jusqu'à la salle de bain (dans une chambre minuscule), j'ai eu des sueurs froidres, la vue trouble, les jambes tremblantes, j'allais défaillir. Le 2nd lever, idem, je me suis dit que jamais je ne m'en remettrais. Pour le 3ème, ça allait mieux au sens où je ne suis pas tombée dans les pommes mais j'ai pleuré de douleur tellement la cicatrice me brulait et me tirait. Je n'arrêtais pas de dire "celui qui me raconte que la césarienne est plus simple qu'un accouchement par voie basse, je lui mets mon poing dans la figure !". Oui mais douleur ou pas, on m'avait retiré ma sonde urinaire, il fallait bien que je me débrouille pour aller faire pipi. Et puis surtout, ma fille était ma motivation principale, je devais me rétablir rapidement si je voulais avoir une chance de m'occuper d'elle. A force, on s'habitue à la douleur. On apprend à la connaître et à l'appréhender. On sait qu'en faisant tel ou tel mouvement, ça va faire mal donc on y va progressivement. D'abord, on s'aide du lit qui monte et descend automatiquement, puis on essaye de moins s'aider jusqu'à y arriver toute seule le dernier jour. Enfin, je n'ai pas hésité à dire à l'équipe soignante que j'avais mal, très mal. Ils ont fait ce qu'il fallait pour me soulager. La fierté dans ces moments là, il vaut mieux l'oublier au profit du confort.

Autre moment TRES douloureux, pour moi comparable à la cicatrice, c'est la montée de lait. Horrible et très effrayant. J'ai voulu allaiter Baby Chat Noir. Mais avec des tétons ombiliqués + peu de colostrum + un bébé paresseux pour la tétée + des crevasses douloureuses + une équipe peu disposée à me conseiller, ça n'a pas fonctionné. Au bout de 2 jours, voyant qu'elle avait perdu + de 10% de son poids de naissance, j'ai décidé de la passer au biberon artificiel. On me disait "ah, nous vous inquiétez pas, les bébés n'ont pas faim les 1ers jours" et une autre équipe me disait "olala, mais c'est qu'elle a perdu beaucoup de poids". Euh... ? Je ne voulais pas affamer ma fille, donc bib avec lait Guigoz 1er âge. Le problème de bébé était réglé, elle reprenait du poids. Oui, mais 2 jours de stimulation = montée de lait. J'ai pris 3 tailles de soutien-gorge, ceux que j'avais acheté pour l'allaitement étaient trop petit. J'étais connue dans le service comme "la dame aux gros tétés". Mes seins étaient énormes et durs comme de la pierre. On me faisait cataplasme d'argile sur cataplasme d'argile. Il faut savoir que le médicament permettant de couper les montées de lait ne se donne plus, donc en maternité ils optent pour des remèdes plus naturels, plus longs à agir. Pour moi ça a été tisanes de sauge + manger du persil frais dans tous les plats + cachets d'extranase (à l'ananas) et donc cataplasme d'argile. Je suis à J+11 avec l'accouchement et cela fait seulement 1 jour que mes seins ont retrouvé leur taille et leur souplesse.

Enfin, dernier épisode douloureux mais de moindre importance : les piqûres anti-flebites. Car oui quand tu as eu une césarienne, c'est un passage obligé. On te pique en sur-cutané, mais moi j'ai la chance de marquer très vite et d'avoir des espèces de bleus énormes et pas agréables du tout. J'ai 15 jours de traitement, autant dire qu'il me tarde de ne plus recevoir l'infirmière à domicile, j'en ai marre !


#4 Quelles ont été les étapes de la césarienne ?


Les derniers examens de routine

J-1 / 15H : Direction la maternité pour pratiquer les derniers examens de routine : monitoring, prise de sang et écographie. Le monitoring a montré une bonne activité de bébé, elle bouge, elle remue, je contracte. L'écographie nous montre ce qu'on sait déjà, elle est toujours en siège et pousse bien sa tête dans mes côtes, la coquine ! On nous dit qu'on peut retourner chez nous, le temps de finir la valise de maternité et de se reposer, il nous faudra revenir le soir même pour une admission dans le service.


La dernière nuit, seule, à la maternité

J-1 / 21H : Voilà, nous y sommes, la dernière nuit avant l'arrivée de bébé. Je suis déçue car mon mari n'a pas l'autorisation de rester avec moi. Il n'y a plus de chambre individuelle de libre, on me met en chambre double mais j'y suis seule. Le personnel refuse quand même qu'il reste car on ne sait jamais, si une maman doit arriver dans la nuit, ils seraient obligés de demander à mon mari de partir. On se fait nos derniers bisous et câlinous avant la séparation de la nuit. A 22H, dernier monitoring pour vérifier que tout va bien. On m'annonce que ma césarienne sera décalée de 8H à 11H, mais que le bloc aura probablement (comme toujours en fait) du retard, ce qui me laisse jusqu'à 9H30 pour prendre ma douche et me préparer. La nuit sera courte et entrecoupée par les cris de nourrissons dans les couloirs, l'appréhension du lendemain, et surtout un bébé qui me refait toute la déco intérieure, comme si elle savait que c'était sa dernière nuit dans mon ventre.


La préparation pour le bloc

Jour J / 8H : On m'amène de la Bétadine pour me doucher et une super tenue pour le bloc opératoire : une blouse, un bonnet, des sur-chaussons et une super culotte que je n'arriverais pas à mettre car elle est trop petite pour moi. Les épisodes glamour et paillettes démarrent ! On me pose un cathéter...Loupé sur le bras droit... On essaye dans la main gauche, je déguste. Aie aie aie. A 9H, la sage-femme arrive pour me faire le monito mais je ne suis pas douchée, elle me demande de filer à la salle de bain et me dit qu'elle repassera vite pour finir de me préparer. 9H15, je suis douchée et habillée, mon chéri vient d'arriver. A 10H, toujours pas de sage-femme. A 10H10, la gynécologue arrive et me dit qu'on va aller au bloc. Euh, oui mais non... On ne m'a pas préparé encore. Ah. Bon. Mauvaise communication dans le service. Et bien ça sera décalé à 11H30 du coup.


L'attente insoutenable

Jour J / 11H30 : Toujours personne pour m'emmener au bloc. Mon mari fait les 100 pas dans la chambre. Il est hyper stressé... Moi aussi mais j'essaie de rester souriante. Et personne ne nous dit rien. Vers 12H, on nous annonce que ma chambre individuelle est prête et que je pourrais l'intégrer directement après l'opération. Génial, enfin une bonne nouvelle ! Mais toujours pas d'info pour le bloc...


Les dernières minutes

Jour J / 12H30 : Mes parents débarquent. Mon mari est soulagé, il se sentira moins seul le temps de l'accouchement. Et moi je suis contente de voir mes parents (ma seule famille) avant de partir au bloc. On s'embrasse. On sent une certaine tension et en même temps une euphorie générale. Tout le monde sait que ça n'est qu'une question de minutes avant qu'on vienne me chercher.


Le départ pour le bloc

Jour J / 12H45 : Ca y est, il faut y aller. Deux sages-femmes poussent mon lit le long du couloir, on passe les portes réservées au personnel. Un dernier au revoir à mon mari, à mes parents et me voilà seule. Psychologiquement, ça n'a pas été simple. Je pensais à tout un tas de choses, je me disais que si ça tournait mal je n'avais pas laissé d'instructions, et je me demandais ce que je ferais si bébé avait un problème. Bref, j'ai eu un mini montée d'angoisse qui est assez vite passée, remplacée par l'impatience de voir mon bébé. J'arrive dans un espèce de sas. On me bascule sur un brancard, puis on me transporte dans la partie "blocs". Je pense que ça va être rapide, mon coeur bat très vite. J'ai froid. On me laissera là, dans ce couloir, seule, à côté d'une armoire, pendant 30 minutes. Tout le monde était prêt mais comme c'était la pause déjeuner, il fallait attendre que les infirmiers aient fini pour m'opérer. Non, non ça n'est pas une blague. Moi j'étais à jeun depuis 20H30 la veille. Bon après tout, il valait mieux qu'ils aient l'estomac plein pour être en forme pour m'ouvrir le ventre ! :)


L'anesthésie

Jour J / 13H20 : Entrée dans le bloc. L'anesthésiste me rappelle la procédure. Il va d'abord me faire une anesthésie locale. On me badigone le dos de Bétadine (y compris la raie des fesses, encore un grand moment !). Je sens comme une petite piqure d'abeille, rien de bien méchant. La sage-femme me tient à l'avant et vérifie que je fais bien le dos rond. Puis, l'anesthésiste me dit qu'il va me faire la fameuse rachi-anesthésie. Je n'ai absolument RIEN senti. Et progressivement, mes jambes sont devenues chaudes (très appréciable dans un bloc où il fait très froid), lourdes et insensibles. On m'allonge, les bras en croix mais pas attachés. On me met un champ vert pour que je n'y vois rien. Et la sage-femme qui m'a suivi se place à ma droite pour m'expliquer ce qui se passe. Quand la gynécologue a dit "incision", là j'ai pris une grande inspiration, craignant de sentir quelque chose, et l'accouchement était lancé... Je me suis sentie balancée de droite à gauche, secouée mais je n'avais pas mal. Je me concentrais sur ce qui allait suivre.


La naissance de Baby Chat Noir

Jour J / 13H26 : Ma fille est née. L'anesthésiste m'a chuchoté "vous allez l'entendre, vous allez l'entendre". Et les 5 secondes qui ont suivies m'ont parues être les plus longues de toute mon existence. Puis... J'ai entendu mon bébé, son petit cri de chat. Ca y est, c'était concret. Je ne l'avais pas encore vue, mais elle était là, vivante. J'en ai pleuré. Moment magique. On me l'a posée à côté de mon visage pendant 2 bonnes minutes, le temps de la voir, de lui faire des bisous, de lui dire combien je l'aime et combien elle est jolie. Puis, elle a été emmenée pour les 1ers examens et on me l'a ramené en couveuse, bien au chaud, pour la fin de l'opération. Une quinzaine de minutes plus tard, elle rejoignait son papa pour le peau à peau et moi je partais en salle de réveil.


L'après

Jour J / +2H après accouchement : En salle de réveil, j'ai dormi ou plus exactement, j'ai comaté. Je ne pensais pas que j'allais être autant dans les vappes. On m'a mis un chauffage sous ma couverture car je tremblais (effet normal de l'anesthésie). L'infirmière vérifiais toutes les 30 minutes si je me sentais bien, si j'avais mal, si mon utérus descendais bien, si ma tension était bonne... Au bout d'1H30, on m'a autorisé à remonter en chambre. On a fait un détour par la salle de peau à peau où j'ai retrouvé mes 2 amours. La vision était parfaite : bébé sur le torse de son papa. Merveilleux. Un instant de bonheur intense. Nous étions devenus parents. Enfin !


#5 Comment est la cicatrice ?


Normale. Que dire ? Tous les professionnels de santé me disent "oh, vous avez une jolie cicatrice". Jolie ? C'est à dire ? Sur quels critères vous basez-vous ? C'est une cicatrice. Elle est normale au sens où elle n'est pas infectée, ni suintante. Ca fait un trait, une sorte de sourire. Elle a été faite en surjet avec du fil résorbable, donc je n'ai rien à faire pour qu'elle prenne sa forme définitive. On m'a conseillé de la toucher, de la masser pour l'assouplir et pour en prendre possession. Certaines femmes vivraient mal cette nouvelle marque sur leur corps. Personnellement, elle est là, et ça ne change pas grand chose. Je sais juste que mon bébé est sorti par là, et qu'elle est en bonne santé, c'est tout ce qui compte. Et puis entre nous, je préfère avoir mal à cet endroit que plus bas après une épisiotomie. Avec le temps, elle sera moins rouge, moins rose et moins visible. Mais qui va la voir ? Moi et mon mari. J'ai juste voulu m'assurer qu'elle ne le dérangerait pas, qu'elle ne le dégouterait pas, et visiblement il est tout aussi indifférent que moi sur le sujet. Elle est là parce qu'elle a une raison d'être. C'est la porte d'entrée de notre bébé dans la vie.


#6 La Césarienne, pour résumer ...


La césa, c'est pas la cata !

Si vous partez dans l'optique qu'il peut y avoir des aléas, que beaucoup de choses dépendent de l'équipe médicale qui vous assistera, que oui vous aurez mal mais que c'est provisoire et aléatoire selon les personnes, si vous restez positive et pensez avant tout à votre bébé, alors vous avez de grandes chances que ça se passe bien. Je ne peux que vous conseiller de bien vous renseigner sur la procédure, ça vous aidera à "maîtriser" un minimum de choses même si vous laisserez venir le reste comme vous pourrez. N'hésitez pas à dire que vous avez mal. N'hésitez pas à demander de l'aide à votre entourage ou à l'équipe médicale lors de votre séjour à la maternité. Et même dans les moments difficiles où tout vous semble impossible et compliqué, pensez que c'est temporaire, ça ira mieux d'ici quelques minutes / heures / jours. Enfin, pour moi, voir mon bébé paisible, en train de dormir, de manger ou de sourire, a été le plus grand réconfort. Accrochez-vous à ça, c'est le meilleur anti-douleur ;)


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