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Ma césarienne programmée

Non, vous ne trouverez pas le récit de mon accouchement ici. Enfin, pas encore ! Logique, je n'ai pas encore accouché, mais ça va pas tarder ;) Un peu de patience chères lectrices... Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler de la "programmation" de ma césarienne. Vaste sujet. J'ai lu pas mal de choses sur l'accouchement en général, mais peu de récits de césariennes et encore moins de récits concernant la césarienne programmée. Et très honnêtement, ça m'a manqué de ne rien trouver de consistant à ce sujet. Ça et là, en fouinant sur quelques forums, j'ai trouvé 2 voire 3 témoignages de mamans étant passées par là. Le reste des interventions étant relatives aux césariennes d'urgence, mal vécues pour la plupart, ce que je peux tout à fait comprendre. Oui mais moi, je voulais du positif, de l'encourageant (attention pas une version édulcorée façon Pays des Bisounours), de l'optimisme. Parce que oui, j'ai la trouille, mais non je ne suis pas déprimée / découragée / désespérée à l'idée d'avoir une césarienne programmée. Je le vis plutôt très bien, et certainement pas comme un échec. D'où ce billet.


Comment m'a-t-on annoncé que ça allait être une césarienne programmée ?


Semaine 32 (+ 6 jours) d'aménhorée, soit semaine 30 de grossesse, je réalise ma 3ème et dernière échographie importante. C'est justement celle qui permet au gynécologue de déterminer si la croissance de bébé se poursuit bien, d'estimer éventuellement sa taille et son poids de naissance mais surtout de voir la position qu'il a adopté. Généralement, à ce stade, la plupart ont déjà la tête en bas. En ce qui concerne ma fille, elle était comme toujours : le dos tourné vers nous, les bras devant le visage (madmoiselle fait déjà sa star !) et surtout la tête en haut. "Votre fille est en siège" me dit le gynécologue, tout en me rassurant "elle a encore quelques jours/semaines pour se retourner". Bon, ok. Pas de panique. Puis, elle ajoute "je vous conseille quand même de réaliser chaque matin et chaque soir la position du pont indien pour essayer de l'aider à se retourner". Euh... oui, ok, si vous le dites !


Bête et disciplinée, le soir même, me voilà en mode "pont indien". Ma fille qui remue toute la sainte journée, sans compter la nuit, restait comme figée dès que j'adoptais cette position. Comme si elle n'était pas habituée, pas à l'aise. Bon, elle fait sa timide. Persévérante, je recommençais l'opération chaque matin et chaque soir, et ce pendant plusieurs jours. Mais rien. Bébé restait immobile.


A la semaine 35 d'aménhorée, rdv de contrôle chez le gynécologue. Il reprend mon dossier et me fait une petite échographie pour voir si la demoiselle a bien voulu coopérer. Là, il se fige devant son écran et me dit "elle est toujours en siège". Il me demande si j'ai bien fait mes exercices (ah, le fameux pont indien est de retour !) et je lui explique qu'elle ne doit pas apprécier cette position car elle ne bouge plus, mais alors plus du tout, dès que je me mets dans cette position. Il m'explique que compte tenu de sa taille, de son poids et de l'espace qui s'amenuise de jour en jour, il est difficile de penser qu'elle se retournera d'ici l'accouchement. Il me propose alors d'envisager "d'autres pistes". Je demande des précisions. Il faut savoir que je m'étais déjà pas mal renseignée en amont sur les autres pistes, et j'avais également eu l'occasion d'en discuter à tout hasard lors de mes cours de préparation à l'accouchement. Mais c'était lui mon gynécologue, et donc je me devais de lui demander officiellement des précisions. Il me parle alors de faire une radio du bassin pour voir si un accouchement par voie basse en siège est réalisable. Il aborde timidement l'histoire de la version pour aider extérieurement bébé à se retourner. Pour l'accouchement par voie basse en siège, c'est NON. Je sais, je sais, beaucoup de mamans le tentent et réussissent même (bravo mesdames !) mais moi, je ne me le sens pas. Je ne suis pas prête à gérer seule cet accouchement (car oui, on gère seule jusqu'à ce que bébé ait les épaules dehors, pour éviter tout risque de "noyade" in utero). Quant à la version, ça ne marche pas à tous les coups, ça peut provoquer des accouchements imminents voire des morts in utero aussi. Non merci. Si ma fille a décidé de rester la tête en haut, c'est qu'elle doit avoir ses raisons. Du coup, je réponds presque du tac au tac à mon gynécologue que pour moi c'est tout vu, en dehors de la césarienne, je ne vois pas beaucoup d'options.


Il faut savoir que généralement les gynécologues ne proposent pas systématiquement une césarienne même pour un siège. La plupart du temps, il faut une association d'au moins 2 raisons médicales pour opter pour une césarienne. On dit "siège + quelque chose" (= hypertension, diabète, placenta mal positionné, bassin trop étroit...). Dans mon cas, c'est siège. Ca pourrait tout aussi bien être siège + bassin trop étroit, mais comme je ne ferais pas la fameuse radio, on ne le saura pas !


Banco pour une césarienne dite "programmée". Je suis soulagée. Il me demande quand même ce qui me fait peur dans l'accouchement par voie basse en siège pour l'indiquer dans mon dossier. Spontanément, je dis : la tête mal placée, le cordon ombilical autour du cou, la peur qu'au final on doive quand même me faire une césarienne en urgence alors autant que j'y sois préparée. Très sincèrement, je n'ai pas peur pour moi (ni des contractions, ni de la douleur), mais j'ai surtout peur pour la santé de mon bébé. Je lui précise aussi que je suis de nature très anxieuse, et que je risquais d'être paniquée et angoissée jusqu'à l'accouchement si la césarienne n'était pas envisageable. Il me dit que c'est inutile de prendre un tel risque, parce qu'effectivement si j'accouchais par voie basse, personne dans l'équipe médicale ne pourrait toucher mon bébé tant que je n'aurais pas réussi à lui faire sortir les pieds, les fesses et les épaules. Accouchement par voie basse en siège = plus long, plus douloureux, pour éprouvant. "Si vous ne vous sentez pas prête, autant ne pas vous l'imposer" qu'il me dit. Merci, merci.


Par chance, mon gynécologue est un homme très compréhensif, fin psychologue qui m'avait déjà bien cerné... Sur mon dossier était inscrit que ça faisait 2 ans que j'attendais de tomber enceinte, que j'avais eu une fausse couche précédant ma grossesse et que j'ai eu un bel accident de voiture à 7 mois. Beaucoup d'émotions déjà !


La césarienne aura donc lieu le 24 novembre 2015 (2 semaines avant mon terme final) et je dois le revoir le 20 novembre pour notre dernier rdv de suivi. Il refera alors une échographie pour voir s'il y a du nouveau. Si bébé se retourne, alors nous serons toujours à temps d'annuler. Si bébé est toujours en siège, nous maintiendrons l'intervention et je devrais me présenter la veille, le 23/11, à la maternité pour les derniers examens de routine (monitoring, prise de sang, échographie).


Comment ai-je vécu le fait que ça soit une césarienne programmée ?


Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ça m'a fichu un coup. Quand il m'a proposé la date du 24 novembre parce que tel praticien serait disponible (mon gynécologue n'accouche plus) mais que cette date pourrait éventuellement bouger d'un ou deux jours, ça m'a fait bizarre. J'avais l'impression de prendre rdv chez le dentiste ou l'esthéticienne... alors que non, on parle bien de mon accouchement ! Mon 1er accouchement. C'est une sensation bien étrange de noter dans son agenda : "Accouchement". Théoriquement, on ne sait jamais quand ça va arriver, quand la poche des eaux va se rompre, quand les contractions vont démarrer. Alors que là, tout est calculé, maîtrisé, planifié. Il m'aura fallu 3-4 jours pour m'y faire. Et pourtant, j'ai moi-même conduit mon gynécologue à me faire cette proposition en refusant les autres options. Je pensais donc bien vivre cette annonce. Comme quoi !


Finalement, comme je le disais en préambule, ne trouvant rien de consistant sur le sujet des césariennes programmées, j'ai été sur le site CESARINE et je me suis inscrite sur leur forum. J'ai pu échanger avec d'autres mamans. Je me demandais si je faisais le bon choix. Au fil des discussions, plus de doutes possibles, j'avais pris la bonne décision. J'ai pu lire des témoignages de césariennes programmées bien vécues, me familiariser avec les différentes étapes, et assimiler ce qui allait se passer.


Aujourd'hui il me reste une dizaine de jours pour finir de me préparer mentalement à cet accouchement, particulier c'est vrai, mais unique aussi et qui me permettra de mettre au monde ma petite fille que j'aime tant.


Bien entendu, chère lectrices, j'essayerais de vous relater ici mon accouchement sans chichis, sans tabous, sans langue de bois :)




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